D’aucuns ne disent que le silence est éloquent. Les mots, la grandiloquence peuvent bien être dérisoires pour décrire quelque contrée aux soleils sanglants dans un ciel gris et aux nuits de sang d’encre quand un peuple crie. Ainsi donc un fils de la R.D. Congo aigri, Arsène NDJOLO, s’est résolu à écrire et réaliser un film muet qui traduise sans langue de bois les exactions dont est victime son peuple et plus spécialement sa contrée l’Est de la République Démocratique du Congo espérant que son court métrage silencieux, ZONE ROUGE, trouvent les mots justes pour dire tout haut ce qui se vit ici-bas.
Josué KIBAMBAZi en tournage de Zone Rouge
Il convient de savoir qu’un film muet est un genre cinématographie où le scénario est dépourvu de paroles bien que pouvant être accompagné d’une musique. Cette fois-ci ce ne sera pas sur des mimiques humoristiques d’un Charlie Chaplin dit Charlot mais sur des gestes tragiques d’un Arsène NDJOLO que les scènes seront jouées.
Arséne Ndjolo, s’immolant
ZONE ROUGE est un court métrage de 17 minutes 02 secondes, dont la première version a été mise en ligne ce lundi 04 Mai 2020 aux environs de 6 Heures du matin, mettant en situation les atrocités de l’Est et du grand Nord, ces cataclysmes qui y sévissent. Il s’agit, sur une liste non exhaustive, des guerres à répétition, des viols, des massacres, des pillages dans une ampleur défiant l’entendement. A ceux-ci s’ajoutent les diverses épidémies notamment celle de la fièvre hémorragique à virus Ebola, celle du choléra et tout récemment celle du Covid-19 ou encore les taux, non des moindres, de malnutrition. Il va sans dire qu’avec ce tableau d’une terre bénie finement peint indubitablement de la main du diable cette région constitue une véritable zone rouge caractérisée par une situation dont les tenants et les aboutissants ne sont connus ni d’Eve ni d’Adam.
Arsène NDJOLO, le réalisateur
A cet effet le jeune acteur Arsène NDJOLO, scénariste et réalisateur de l’œuvre, nous confie : ’’L’on ne le dira jamais assez, l’Est et le Nord de notre pays constituent une réelle zone rouge. Par cette œuvre je me rallie donc à tous ces activistes des droits de l’Homme, notamment le prix Nobel de la paix le Dr. Dénis MUKWEGE, qui combattent ce fléau. Chacun use, autant que faire se peut, de son art pour éradiquer nos maux. Cependant, l’on ne combat mieux un mal que si l’on en connait les commanditaires. Ainsi la question que tout spectateur de ZONE ROUGE devra se poser inéluctablement sera celle de savoir à qui profite le crime car il sied de signaler que cette situation est une mine d’or pour certains individus et certaines organisations et ce sont ceux-là nos vrais ennemis. C’est un secret de polichinelle.’’
Ne se détachant aucunement des propos de son réalisateur, l’acteur Josué KIBAMBAZI rajoute : ’’Il est primordial que le public que nous ciblons le plus, la jeunesse, au-delà de de prendre conscience de ces actes et de leurs corollaires ; agisse. Nous devons passer du passif à l’actif. Se faire entendre est un droit que nul ne peut nous accorder, nous devons le prendre.’’
Un des acteurs de ZONE Rouge
Survolant certaines difficultés que rencontre pareille œuvre, le réalisateur lance : ’’En dépit du manque de fonds conséquents pour des meilleures diffusions, réalisations et rémunérations ; des préjugés planant autour des artistes ; et du manque flagrant de synergie artistique dans notre ville sur lesquels je ne veux pas m’appesantir je remercie du fond du cœur tous ceux qui ont fait voir le jour à ce projet, nommément Roger CUBAKA et Chris NZONGA de la maison NDARO CULTURE ainsi que mon producteur le maestro Thomas LUSANGO, coordonnateur de ladite maison et inexorablement les acteurs et toute l’équipe de ZONE ROUGE. ’’ Ceci, avant que Josué KIBAMBAZI ne parachève en disant :’’Pour raison de confinement, le film sera d’abord disponible sur notre chaine Youtube avant de l’être sur tous les supports électroniques possibles et d’être inéluctablement projetée au centre culturel NDARO une fois que les mesures de confinement seront levées. Un Homme d’Etat de la place nous a demandé d’user de notre curiosité légendaire dans des activités salutaires, comme visionner ce chef d’œuvre par exemple en attendant de nous revoir dans un autre court métrage CRIS DE LA RUE de Arsène NDJOLO et surtout dans la série, première du nom à Bukavu, BOOM RANG du réalisateur Marc Sharon BASHONGA en cours de production.’’
Rédiger par Patrick MIYANGA
L’ARTICLE de kulturalmagazine, utilisé dans le site web de NDARO CULTURE pour la formation du coaching des administrateurs.